Notre Dame du Rocher

XVIᵉ DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

XVIᵉ DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Edito
« Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ? »
Cette question est toujours d’actualité. Elle le sera jusqu’à la fin des temps. Elle est difficile. Pourquoi y a-t-il tant de « mauvaises herbes » dans le champ du monde, alors que Dieu y a planté du bon grain ? Pourquoi y a-t-il tant de divisions alors que Dieu a tout préparé pour l’unité ? Le mal n’a pas de sens, il ne se prête pas à une réponse au « pourquoi ? ». Le bien et l’harmonie ont un sens, ils donnent sens. Mais le mal, la division, détruit tout, nie tout sens. On ne saurait remonter à une cause originelle, en rendre raison : on ne peut que constater sa présence.
Jésus ne cherche pas à rendre raison de l’ivraie, sinon en disant qu’elle vient d’un ennemi, qu’elle n’est pas de Dieu. Prémisse du jugement final. Il ne veut pas non plus l’enlever, bien qu’elle soit néfaste : elle est si intriquée au bon grain qu’on ne peut l’enlever sans arracher le blé. Deuxième vérité sur notre condition, annonce aussi du jugement. Dieu prend patience, mais viendra le temps du tri.
Quelle est donc cette ivraie et qui l’a semée ? C’est une herbe sans utilité, envahissante, qui peut compromettre la confection du pain, et dont le grain dégénéré pourrait même être enivrant. Y a-t-il dans le monde une catégorie de personnes qui ne seraient que blé, et une autre de gens qui ne seraient qu’ivraie ? Sans doute pas absolument. C’est pourquoi le tri n’est pas possible ici-bas. Toute personne a, espérons-le, un peu de blé au fond du cœur. Mais nous y avons tous aussi un peu d’ivraie, qui pollue le Royaume. C’est peut-être notre négligence, le néant de nos vies, la futilité. Nous lui laissons de la place, souvent trop de place, et parfois nous la semons nous-mêmes. Mais le jour viendra pour le tri dans notre cœur.

Commentaire de la Prière d’Ouverture

« Sois favorable à tes fidèles, Seigneur, et multiplie les dons de ta grâce : entretiens en eux la foi, l’espérance et la charité, pour qu’ils soient attentifs à garder tes commandements. »
Que veut le Seigneur pour le genre humain ? - Que tous les hommes soient sauvés (cf. 1 Tm 2, 4). C’est sa volonté. Si Dieu nous a créés sans nous, Il ne nous sauvera pas sans nous. Et pour atteindre notre salut, Il nous donne des commandements ou des garde-fous pour ne pas nous écarter de la voie étroite qui mène à la maison du Père. 
En mettant dans notre cœur le désir du Ciel, le Seigneur ne nous inspire pas quelque chose d’impossible. Sa grâce est là nous pour nous guider. C’est dans ce but qu’Il infuse en nous les vertus théologales : 
   • La foi seule garantit que l’appui de Dieu est effectif et que la vision de Dieu est possible. 
   • L’espérance me fait désirer le Bien qui n’est autre que Dieu lui-même. 
   • La charité me pousse à aimer Dieu pour lui-même. 
Comme dit Charles Péguy dans Le Porche du mystère de la deuxième vertu, l’espérance est la petite fille qui tire les deux grandes : L’espérance suppose la foi et dispose à la charité. Elle introduit à l’amitié avec Dieu. 

Soyons des hommes et des femmes d’espérance et ne désespérons jamais de l’Amour de Dieu. 

Publié le 17/07/2020