Notre Dame du Rocher

exposition crypte sainte-eugénie

exposition crypte sainte-eugénie
 
"Le silence de la mémoire"
MITAU
 du 5 juillet 2015 au 30 août 2015 
 
En présence de l’artiste“
Visite commentée 
jeudi 6 août à 19h00
 

Ouvert tous les jours de 14h00 à 19h00
ENTREE LIBRE 
Nocturne le dimanche soir  
Fermé le mardi 

Mercredi 15 juillet à 19h00 Visite commentée en présence de l'artiste

Commentaire d'un visiteur :
“Pour tous les paroissiens qui ont eu la chance d'assister au vernissage de Max Mitau, une exposition réalisée pour la crypte Sainte-Eugénie. Ce fut une magnifique découverte d'œuvres originales, évocatrices de lumière au cœur du monde et ses ténêbres, au cœur de nos vies - clair-obscur de l'Espérance : des bleus-profond, des rouges-passion, des marrons, des noirs, avec au centre une touche orangée, irradiante, qui dit la Vie. Peut-être un soleil levant à travers un arbre, peut-être un feu allumé dans le lointain, peut-être du pain sorti du four, peut-être...
Qui fait penser au poême de Charles Péguy : “Nuit au manteau étoilé, étincellante et sombre, quiétude de lumière éternelle“
En chemin vers la Lumière
 
Notre-Dame du Rocher, en partenariat avec la Direction des Affaires culturelles de Biarritz, offre cet été un beau cadeau dans le cadre de son exposition annuelle à la crypte Sainte Eugénie : grâce à une paroissienne amie de longue date d’un grand artiste bordelais, Max Mitau, celui-ci a conçu et réalisé spécialement 63 tableaux – la plupart des très grands formats – à l’aide de laques et de pigments purs appliqués directement avec les mains sur du bois, de la toile ou des papiers de divers grammages. Parfois des applications de terre disposés également à la main recouvrent en strates plus ou moins épaisses les tonalités éclatantes, profondes, vibrantes ou plus doucement modulées. Ensuite l’artiste les travaille, les strie ou les clarifie, y trace des signes ou même des caractères, y dessine des formes, retire ou ajoute d’autres couches, intègre parfois des fragments d’autres matières – du métal par exemple – retrouvant sa double formation de peintre-forgeron auprès de ferronniers d’art, travaillant avec amour et respect à la façon des artisans, comme les compagnons du devoir ayant œuvré à la construction des cathédrales jadis et y ayant laissé des traces de leur passage terrestre et de leur œuvre, transmises ainsi aux générations futures… Mitau est très sensible aux résurgences des civilisations passées et aux traces, par exemple que les hommes préhistoriques ont laissés sur les murs des grottes comme Lascaux… Cet art Pariétal, ces transmissions séculaires sont des sources profondes de son travail d’artiste instinctif et spontané !
Judicieusement, une intéressante vidéo placée dans la partie droite de la crypte permet de voir Mitau au travail, affrontant la matière, l’apprivoisant, mêlant les couleurs et les substances, les faisant s’opposerer ou les atténuant, les pacifiant. Formes et forces naissent alors et semblent monter du fond de la matière, dans l’harmonie. La lumière surgit et l’on prend conscience alors que c’est elle qui est le sujet essentiel et le but du travail de Mitau. Tout le travail préalable – applications de matière et couleurs, strates, incrustations, découpages, ajouts, cristallisation, savante modulations de couleurs et nuances créant peu à peu des vibrations puissantes et savamment maîtrisées, sont en fait les étapes d’une transmutation de la matière pour arriver peu à peu, non à fabriquer la pierre philosophale, mais à laisser sourdre d’abord une clarté qui s’insinue doucement à travers les plages en partie calcinées d’un tableau ou ses craquelures ; puis elle devient de plus en plus présente, grâce au couleurs et matières qui la symbolisent sur la surface peinte qu’elle finit par envahir ; le noir profond cède alors la place aux rouges feu et à l’or chaleureux puis à la pure lumière blanche éclatante, rayonnante, victorieuse des ténèbres, resplendissante émouvante, prégnante. La transmutation est alors en voie d’achèvement.
Cette alchimie artistique est également spirituelle, métaphysique. Mitau en convient et ajoute qu’on a déjà comparé ses œuvres à des icônes. Il est certain que l’intensité vibratoire de cette exposition saisit dès l’entrée de la crypte, la majeure partie des nombreux visiteurs. Plongés dans un véritable ravissement, ils passent et repassent dans les travées, s’installent un moment sur les bancs judicieusement installés face aux tableaux et se laissent imprégner par l’émotion positive suscité par ces œuvres qui touchent les esprits en profondeur, mettent l’âme en fête et le cœur en joie…
 
Marie Claude Soulé
 

 
Publié le 09/07/2015