« Trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Cette question de Jésus, à la fin de la parabole de la veuve importune, revient comme un appel pressant : la foi, quand le Seigneur reviendra, existera-t-elle encore ? Cette foi vivante, confiante, obstinée, qui ne se lasse jamais de frapper à la porte du Ciel.
Jésus nous invite à prier sans nous décourager. Il faut oser déranger le Seigneur, comme cette veuve tenace qui importune le juge jusqu’à obtenir justice. Avec Dieu, ce n’est jamais un caprice : c’est un acte de foi. Car croire EN Lui, c’est persévérer dans la prière même quand nos mots paraissent impuissants, c’est tenir bon dans l’attente, certains que Dieu intègre tout dans sa Providence.
Si parfois, ou souvent (osons le dire !), nous ne sommes pas exaucés pour les choses d’ici-bas, ne croyons pas que Dieu nous a oubliés. Il purifie nos demandes pour nous donner ce qui compte vraiment : le salut. C’est là l’exaucement ultime, celui qui fait de notre vie une marche vers l’Éternité Bienheureuse. Ce que Dieu promet, il l’accomplira.
Cependant, le découragement nous guette, car les épreuves, la lassitude, le doute, les préoccupations très concrètes de nos vies peuvent nous enfermer dans un pragmatisme sans espérance, loin des perspectives des promesses divines. Et c’est précisément là que la foi devient un combat : persévérer dans ce regard lancé vers le Ciel.
Regardons Moïse, les bras levés en prière, soutenu par Aaron et Hur : il ne lutte pas seul. Ses bras en croix annoncent le Christ et nous rappellent que notre foi s’enracine dans l’union à Jésus, dans la patience du combat spirituel. Voyons aussi saint Paul, écrivant à Timothée, exhortant le jeune évêque à puiser dans l’Écriture, ce trésor vivant de la foi. Par Timothée, saint Paul exhorte à s’appuyer sur l’Église, sur le ministère du clergé et sur la communion fraternelle : la foi ne se vit pas en solitaire. Elle se nourrit de la Parole, des sacrements, de la prière et du soutien de nos frères.
Alors, ne nous décourageons pas !
Soyons de ceux qui dérangent Dieu avec insistance, non pour obtenir ce que nous voulons, mais pour accueillir ce qu’Il veut nous donner : sa grâce, sa fidélité, sa victoire sur nos découragements.
Et lorsque le Fils de l’Homme reviendra, qu’Il trouve en nous — malgré nos faiblesses — cette foi humble et tenace, qui continue de croire, d’espérer et d’aimer, envers et contre tout.