« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » (Lc 17,18)
Frères et sœurs,
Combien parmi nous reviennent “sur leurs pas” pour remercier le Seigneur ? Dix ont été guéris, un seul revient. Dix ont reçu la grâce, un seul la reconnaît.
Nous aussi, nous avons été sauvés, guéris, relevés. Mais voyons-nous vraiment d’où le Christ nous a tirés ? Savons-nous encore faire la vérité sur notre misère ?
Si nous perdons mémoire de la miséricorde, la gratitude s’éteint — et avec elle, la foi devient tiède, stérile.
Regardez saint Paul, saint Pierre, sainte Marie-Madeleine : ils se sont engagés parce qu’ils ont vu combien ils avaient été pardonnés. La gratitude les a rendus missionnaires !
Et Naaman, une fois purifié, revient vers le prophète, bouleversé : il veut donner, il veut honorer, il veut adorer. Voilà le mouvement du cœur touché par Dieu : voir, sentir, agir.
Frères et sœurs, l’engagement paroissial naît de cette reconnaissance.
Nous avons à faire mémoire des grâces reçues de Jésus à travers son Église.
Si le Christ t’a touché, comment pourrais-tu rester spectateur ?
Si ton cœur a goûté la bonté de Dieu, comment pourrais-tu ne pas répondre sans être ingrat ?
Regardons notre paroisse : combien ont reçu ! le baptême, le mariage, le pardon, la guérison, les valeurs chrétiennes, la paix… Et combien reviennent ? Combien s’engagent ?
Combien donnent, servent, participent, prient ?
Combien ont supplié pour la guérison d’un proche et ont été exaucés, sans même laisser le moindre ex-voto pour témoigner de cette grâce agissante de Dieu dans leur vie ?
Trop peu ! Vraiment trop peu ! Nous sommes comme ces neuf lépreux qui s’en vont, guéris mais oublieux. Oublieux et ingrats !
Le Cœur de Jésus se plaint : “Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes et qui ne reçoit d’eux qu’ingratitude et méconnaissance.”
Frères et sœurs, il est temps de revenir.
Revenons vers le Christ, reconnaissants, ardents, généreux.
Que notre gratitude devienne service, don, engagement.
La gratitude n’est pas un sentiment : c’est du réel.
Elle se manifeste dans le concret, dans nos gestes, dans notre temps, dans notre générosité. Elle n’est pas putative : elle se prouve.
Ne dis pas : “quelqu’un d’autre le fera.” Commence toi-même !
De ton “oui” dépend la ferveur de toute la communauté.
Soyons magnifiques et magnanimes comme Dieu l’est pour nous.
Ne soyons pas des rentiers capricieux de la foi, mais des témoins passionnés, donnés, vivants.
Revenons sur nos pas et rendons gloire à Dieu !