Notre Dame du Rocher

XXVIIᵉ DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

XXVIIᵉ DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Habacuc, un prophète pour notre temps
« Combien de temps Seigneur, vais-je appeler sans que tu entendes ? » lisons-nous dans la première lecture de ce dimanche. Malheureusement, l’actualité comme peut-être les événements de nos vies font qu’aujourd’hui encore nous pouvons, à la suite d’Habacuc, faire monter vers le Seigneur cette même plainte, pour autant que nous ayons aussi la même attention de guetteur à l’égard de sa Parole. Et la réponse du Seigneur demeure, elle aussi, la même. Elle se décline en deux aspects : une vision accessible, « écrite bien clairement sur des tablettes pour qu’on puisse la lire couramment », et un appel à la fidélité.
La vision dont parle le texte, c’est le projet de Dieu sur l’homme. Nous le connaissons par les Écritures Saintes et en particulier par les Évangiles. Ils nous révèlent à quelle destinée nous sommes appelés et combien le mal sur terre est œuvre des hommes et non de Dieu. Le regard de Dieu est toujours un regard de vie et d’amour, Dieu ne veut pas de mal à l’homme, mais l’humanité s’aveugle sur Dieu et sur elle-même : sa vision ne peut plus qu’être vision de mort et non d’avenir. Nous pouvons alors nous souvenir de la promesse divine que rapporte le prophète Isaïe (42,16) : « alors je conduirai les aveugles sur un chemin qui leur est inconnu ; je les mènerai par des sentiers qu’ils ignorent. Je changerai, pour eux, les ténèbres en lumière et la pierraille en droites allées. »
« Quand cela arrivera-t-il ? », sommes-nous tentés de demander au Seigneur. C’est notre patiente fidélité qui nous en découvrira l’heure. Habacuc fait le lien entre la fidélité et la droiture d’âme. La droiture de l’âme se vérifie par la fidélité au Seigneur, et la fidélité à Dieu garantit la droiture de l’âme. La sortie de cette droiture et de cette fidélité conduit à l’insolence. Il n’est pas difficile de constater que cette dernière, fruit de l’aveuglement du cœur, est à l’origine de bien des divisions et des injustices dans notre monde comme dans notre âme. « Son insolence se transformera en souffrance », prophétisait Baruch (4,34). Peut-être nous faut-il faire notre examen de conscience sur cette insolence qui peut nous habiter. Elle n’est ni plus ni moins que la forme publique et sociale de l’orgueil, racine de tous les péchés.

D. Bruno.
Publié le 03/10/2025