« Écoutez ceci, vous qui écrasez le malheureux pour anéantir les humbles du pays, car vous dites : […] nous allons diminuer les mesures, augmenter les prix et fausser les balances. Nous pourrons acheter le faible pour un peu d’argent, le malheureux pour une paire de sandales. »
Le prophète Amos, dans la première lecture d’aujourd’hui, ne mâche pas ses mots : les injustices du peuple envers les humbles et les pauvres ne seront pas oubliées ! Les trafics, mensonges et magouilles en tout genre, destinés à se grandir, s’épanouir ou s’enrichir sur le dos de ceux qui ne peuvent se défendre (quelles que soient ces personnes), sont vus par le Seigneur.
Peut-être y a-t-il un appel à la conversion à réentendre en cette 25ᵉ semaine du temps ordinaire, alors qu’elle commence justement par le pèlerinage diocésain à Lourdes et se termine samedi prochain par la fête de saint Vincent de Paul. En effet, comme nous le rappelait ce grand saint :
« Les pauvres sont nos maîtres ; ce sont nos rois, il faut leur obéir, et ce n’est pas une exagération de les appeler ainsi, parce que Notre-Seigneur est dans les pauvres. »
Il ne s’agit donc pas de se culpabiliser immédiatement ou de se dire forcément que nous ne donnons pas assez (de notre temps, de notre argent ou de notre personne…), mais plutôt de réfléchir à l’attitude que nous adoptons envers les pauvres et les humbles qui nous entourent, ainsi qu’à la place que nous leur accordons dans notre vie. « Je suis avec lui une créature de Dieu. Je ne suis pas au-dessus, ni en dehors, ni au-delà. Je suis à côté », disait encore saint Vincent de Paul.
Cette semaine, avant même toute action concrète, tâchons d’abord de porter cela dans notre prière quotidienne, en demandant avec insistance au Seigneur : « Qu’attends-tu de moi et quelle est ta volonté face à toute la pauvreté, la maladie, la souffrance et la misère qui m’entourent ? »
C’est ce que nous rappelait le pape François à Marseille : « Il faut tâcher d’attendrir nos cœurs et de les rendre sensibles aux souffrances et aux misères du prochain, et prier Dieu qu’il nous donne le véritable esprit de miséricorde, qui est le propre esprit de Dieu, jusqu’à reconnaître que les pauvres sont nos seigneurs et nos maîtres. »
Don Séverin