Notre Dame du Rocher

La Croix Glorieuse

La Croix Glorieuse
Fête de la Croix Glorieuse & bénédiction des animaux

Ce dimanche, l’Église célèbre la Croix Glorieuse, fête du Seigneur, qui prime même sur le dimanche ordinaire. La liturgie se pare de rouge, couleur du sang versé mais aussi de la victoire du Christ, qui règne désormais dans les Cieux qu’il nous a ouverts.
Et pourtant, l’image que nous donne le livre des Nombres, reprise par l’Évangile, est étonnante : le serpent élevé au désert. Ce même animal qui causa la chute des origines devient signe de salut. Par là, Dieu nous apprend à regarder nos vies avec foi, même ce qui nous effraie ou nous semble hostile, car c’est souvent à travers le mystère et la souffrance que se déploie mystérieusement sa Victoire. C’est à la fois un scandale et une Espérance incommensurable. La Croix nous invite à bénir, sinon à recevoir même ce que nous ne comprenons pas, en accueillant le dessein de Dieu, qui veut nous conduire à la vie éternelle. Il ne s’agit pas ici d’être indifférent au mal, mais de le reconsidérer dans une perspective divine, afin de ne pas tomber dans des désespoirs qui peuvent se comprendre, au vu de certaines situations, mais qui enferment souvent dans la désespérance... La Croix Glorieuse réunit ces opposés : la mort dans le Christ, par fidélité souvent pauvre mais tenace (il suffit d’un regard !), nous ouvre l’étendue de l’Éternité Bienheureuse !
    En ce même dimanche, à l’occasion de la fête du quartier Saint-Charles, nous proposons une bénédiction des animaux à la sortie de la messe. Originale et bienvenue pour les uns, surprenante pour les autres, cette bénédiction est l’occasion de remercier Dieu pour la Création, et pour l’affection réciproque que nous partageons avec nos compagnons à quatre pattes (ou à plumes, ou à écailles !). Nous sommes invités à bénir en eux la création de Dieu par les animaux qui sont souvent les compagnons discrets de notre chemin de foi : aujourd’hui la liturgie évoque le serpent d’airain dans le désert ; à d’autres moments, nous pouvons citer quelques exemples de leur contribution à l’œuvre du salut : l’ânon qui porte Jésus à Jérusalem, le poisson qui donne une pièce pour l’impôt, le corbeau qui nourrit Élie, la colombe de Noé, et tous les animaux de son arche… sans parler des nombreux saints et de leurs animaux qui jalonnent l’histoire de l’Église !
   Autant de signes que la Création tout entière participe à l’œuvre du salut. Nous attendons dans l’espérance son renouvellement, très probablement composé de faune et de flore ! Alors bénir les animaux, c’est aussi reconnaître que toute créature sert le dessein de Dieu – même ce qui nous surprend. La Croix Glorieuse nous apprend à faire confiance au Seigneur, spécialement au cœur de l’épreuve, signe que Dieu prend notre condition au sérieux, pour entrer avec Lui dans la Vie éternelle.

Don François-Xavier
Publié le 12/09/2025