Dans l’Évangile de ce dimanche, le Seigneur rappelle le commandement de l’amour de Dieu.
Un détail a retenu mon attention : Dieu demande que je L’aime « de tout mon cœur, de toute mon âme, de toute ma force et de toute mon intelligence ».
Dieu est totalitaire — au bon sens du terme. Il a tout créé en moi, tout mon être.
Donc, pour L’aimer, il faut tout donner. Celui qui n’a pas encore tout donné à Dieu n’a encore rien donné. Aucune dimension de mon cœur, de mon intelligence, de mon être ou de ma vie ne peut être simplement « gardée pour moi seul ». Sinon, cela reste stérile.
Prenons l’exemple d’une maison avec de nombreuses pièces : l’entrée, la salle à manger, le salon, la cuisine, les chambres, les sanitaires.
Lorsque le Seigneur entre dans une vie, Il est comme un nouveau propriétaire d’une maison. Il veut pouvoir accéder à toutes les pièces, à toutes les chambres, même les plus insignifiantes.
Je ne peux donc pas dire au Seigneur : « Je veux Te donner ma vie, mais je n’ai pas envie que Tu entres dans cette pièce qui n’est pas bien rangée. »
Non ! Cela n’est pas possible. Le Seigneur veut entrer partout. Et Il n’a pas peur des pièces non aménagées ou malpropres : Il y entre pour ranger, pour guérir.
Le grand problème du prêtre et du lévite dans la parabole, c’est que leur vie n’est pas encore entièrement donnée au Seigneur.
Certes, s’ils sont prêtres ou lévites, c’est bien parce qu’ils aiment Dieu. Mais leur réaction face à l’homme blessé révèle que le Seigneur n’est pas encore entré dans tous les recoins de la maison de leur cœur. L’amour de Dieu n’a pas encore tout inondé.
C’est pourquoi ils ont peur de l’homme blessé, peur de l’aider, peur des conséquences que cela implique : car aider, c’est aussi s’engager ensuite.
Le Samaritain, lui, membre d’une communauté méprisée à l’époque par les Juifs à cause de leur opposition au culte du Temple de Jérusalem, va agir.
Il ne refuse rien à l’amour de Dieu qui l’appelle, et cela malgré le désordre de sa propre maison.
Chers frères et sœurs, ne refusons rien de notre vie à Dieu.
Un grand problème de beaucoup de chrétiens — et je me mets moi-même dedans —, c’est leur incohérence : il y a des domaines de notre vie que la lumière de l’Évangile n’a pas encore illuminés.
Posons-nous la question : quel est ce domaine de ma vie qui n’est pas encore vraiment évangélisé ?
Ma vie professionnelle ? Ma vie affective ? Mes amitiés ? Mes relations familiales ?
Demandons la grâce du courage de laisser le Seigneur entrer dans TOUTE notre vie.
Don Matthäus