Il est grand le mystère de la foi En ce dimanche où nous célébrons le mystère de la sainte Trinité, des enfants du catéchisme font leur première communion. Pour eux, le mystère de l’eucharistie rencontre celui de la Trinité divine. Pour eux comme pour nous, devant ces mystères, la première démarche à tenir est celle d’une humble contemplation pour accueillir dans son cœur et son âme, plutôt que de penser comprendre avec son intelligence, comme l’illustre l’expérience de deux grands saints théologiens :
Durant la période où il rédigeait son traité théologique sur la sainte Trinité, saint Augustin fit un songe : il marchait le long d’une plage, méditant sur le mystère de la Trinité. Il rencontra un enfant qui creusait un trou dans le sable et allait chercher de l'eau de mer avec un coquillage pour remplir le trou. Augustin, intrigué, demanda à l'enfant ce qu'il faisait. L'enfant répondit qu'il voulait vider la mer dans le trou qu'il avait creusé. Augustin lui dit que c'était impossible, que la mer était trop grande pour tenir dans un si petit trou. L'enfant, qui était en réalité un ange, lui répondit alors : « Et toi, tu essaies de comprendre le mystère de Dieu avec ton petit esprit humain, ce qui est tout aussi impossible. »
Le 6 décembre 1273, après avoir célébré la messe dans la chapelle de Saint-Nicolas à Naples, saint Thomas d’Aquin eut une profonde expérience mystique qui le laissa longtemps silencieux et absorbé. Quand son secrétaire Reginald l’interrogea sur la raison de ce silence, Thomas répondit : « Je ne peux plus écrire, tout ce que j’ai écrit me paraît comme de la paille comparé à ce que j’ai vu. » Après cette vision, Thomas ne reprit jamais la rédaction de la Somme théologique.
Mais il ne suffit pas de contempler, il faut vivre en disciple du Christ. Communier au corps et au sang du Christ nous fait entrer dans l’intimité de la communion qui existe entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. S’accomplit alors pour nous la parole du Christ : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père est parfait (Mt 5,48). » Mais il ne saurait y avoir de corps et sang sacramentels du Christ sans pain et vin. Ils sont le « fruit de la terre et du travail des hommes », mais aussi des commensaux porteurs de valeurs sociales, de paix et de joie, c’est-à-dire d’attention aux autres et de solidarité.
Puissions-nous en ce jour accompagner ces enfants qui communient pour la première fois en renouvelant notre désir de sainteté. « À l’exemple du Dieu saint qui vous a appelés, devenez saints, vous aussi, dans toute votre conduite, puisqu’il est écrit : Vous serez saints, car moi, je suis saint (1 P 1,15-16). »
Don Bruno