Notre Dame du Rocher

IIIᵉ DIMANCHE DE PÂQUES

« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? »
À trois reprises, Jésus s’adresse à Pierre pour qu’il comprenne la gravité de son reniement, lui qui avait été choisi parmi les apôtres pour être celui qui affermirait ses frères dans la foi et sur qui Il bâtirait son Église (Mt 16,18). Mais les questions de Jésus n’enferment pas Pierre dans sa culpabilité. Au contraire, elles lui ouvrent la possibilité de se racheter et d’exprimer son amour pour Jésus.
    « Seigneur, Toi, Tu sais tout : Tu sais bien que je t’aime. »
Dans ses trois réponses, Pierre passe de l’attachement à Jésus, son copain, à l’amour pour Jésus, Fils de Dieu, le Christ ressuscité. Pierre n’est plus seulement l’ami de Jésus ; par la miséricorde de Dieu, il est tout au Christ, Fils de Dieu. Et la grâce lui fait dire : « Seigneur, toi, tu sais tout… »
    « Sois le berger de mes brebis. »
Aux trois déclarations d’amour de Pierre, en retour Jésus lui offre sa miséricorde en le rétablissant comme chef de son Église. C’est parce que Pierre connaît maintenant sa faiblesse — comme l’occasion d’un amour plus grand de Dieu pour lui — qu’il est désormais capable, mieux que quiconque, d’affermir ses frères dans la foi, là où lui-même est tombé et où il a été relevé. Lui qui l’avait renié pour sauver sa vie reçoit la promesse de la palme du martyre. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Désormais, il sera le témoin, jusqu’au prix de sa vie, de son attachement au Christ ressuscité.
    « Suis-moi. »
Tout s’achève par un nouvel appel. Là où le premier appel s’était abîmé dans la trahison, ce nouvel appel trouvera sa gloire dans le martyre : le témoignage ultime de son amitié pour le Christ.
Chers frères et sœurs, ce passage très émouvant et très intime des retrouvailles entre Pierre et le Christ nous montre comment l’amitié avec le Christ est la porte d’entrée de notre foi. Cette amitié est nécessairement éprouvée par notre péché. Ne craignons pas de demander au Christ de nous mettre en face de toutes nos trahisons, afin que, dans la lumière de son amour infini, il renouvelle nos cœurs et nous relance d’un feu nouveau sur notre chemin de sainteté.
Rappelez-vous le geste du pape François lorsqu’il apparut pour la première fois à la loggia de la basilique Saint-Pierre de Rome. Au lieu de bénir son peuple, il s’inclina devant Lui et Lui demanda de prier pour sa mission de chef de l’Église universelle. Pape, prêtre ou laïque, nous avons tous besoin de renaître à la miséricorde de Dieu pour répondre humblement à son appel à la sainteté :
« Suis-moi. »

 Don Vincent +
Publié le 02/05/2025