Chers frères et sœurs, Nous allons quitter ce temps de Noël en faisant un bon de 30 années dans la vie de Jésus. La semaine dernière, Jésus n’avait que quelques jours et aujourd’hui le voilà pleinement adulte, dans la force l’âge… mais, il est à l’orée d’une vie nouvelle : celle de sa vie publique, celle de sa mission.
Nous étions alors dans son intimité familiale, dans les souvenirs de famille, de sa famille humaine, de notre famille. Quelle joie nous avons eu de l’accueillir cet Emmanuel « Dieu avec Nous » ! Lui qui est Dieu, Il s’est abaissé pour épouser notre nature humaine : c’est sa naissance dans notre humanité. C’est le premier acte de sa mission. Être avec nous ! C’est le premier geste du baptême « plonger, immerger ». C’est le premier baptême du Christ qui plonge et s’immerge dans notre humanité pour que nous soyons ses frères et ses sœurs.
Mais l’Emmanuel « Dieu avec nous » a un second prénom : Jésus, qui signifie « Dieu Sauve ! » Tout un programme …. C’est le deuxième acte de sa mission. S’Il épouse notre nature humaine condamnée par le péché à la mort, c’est pour nous sauver de cette fatalité. C’est pour nous extirper de notre condamnation, c’est pour nous donner les mérites de sa divinité : la vie éternelle et bienheureuse en Dieu. C’est le deuxième geste du baptême, celui qui nous sort de l’eau ! C’est le deuxième acte de sa vie sur terre : qui est sa vie publique, sa passion, sa mort et sa résurrection.
Sa naissance dans notre humanité, c’est notre baptême. Jésus se fait si proche de nous qu’Il nous fait ses frères et ses sœurs, Il nous introduit dans la famille de Dieu et donne à notre nature toutes les grâces de sa divinité.
Par son baptême avec Jean, c’est notre confirmation : le temps de la mission. Dieu ne nous sauve pas sans nous ! Il nous donne toutes les grâces nécessaires pour que nous participions à son œuvre salvatrice. Immergé dans notre humanité, Il nous implique dans son œuvre de Salut. Il nous invite à sa suite à parcourir le monde pour annoncer la Bonne Nouvelle : Dieu nous sauve en Jésus Christ !
Alors chers frères et sœurs, en ce temps hivernal, nous avons envie de nous retrouver autour d’une belle flambée, pour nous réchauffer et vivre de bons moments ensemble. Mais un âtre fumant, n’attire plus, il disperse. L’église est cet âtre et nous sommes les braises. Si je ne vis pas du feu l’amour de Dieu, si je ne vis pas de ce feu reçu le jour de mon baptême et de ma confirmation, alors je serai une cendre fumante, puis une cendre froide.
Si je vis de l’amour de Dieu, sans vivre au contact des autres braises et sans la protection de l’âtre qui me protège, alors, là aussi, je risque vite de me refroidir.
Mais si je prends le risque de vivre de cet amour de Dieu qui seul peut embraser durablement mon âme, si je prends le risque de vivre du feu de cet amour dans l’âtre de l’église, alors oui, je serai une braise qui réchauffe, qui consume, qui éclaire et qui embrase les autres à mon tour.
Chers frères et sœurs, aujourd’hui, le Seigneur nous dit : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » Vivons de cette parole, vivons de ce feu dans l’âtre de notre église et soyons tout brûlant de Lui.