Notre Dame du Rocher

DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR

DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS - Place Saint-Pierre, 2 avril 2023
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Mt 26, 46). (…) Les souffrances de Jésus ont été nombreuses, et chaque fois que nous écoutons le récit de la Passion, elles nous pénètrent. Il y a eu les souffrances du corps : pensons aux gifles, aux coups, à la flagellation, à la couronne d'épines, jusqu'à la torture de la Croix. Il y a eu les souffrances de l'âme : la trahison de Judas, les reniements de Pierre, les condamnations religieuses et civiles, les railleries des gardes, les insultes sous la Croix, le rejet de beaucoup de gens, l'échec de tout, l'abandon des disciples. Pourtant, dans toute cette souffrance, il reste à Jésus une certitude : la proximité du Père. Mais voilà que l'impensable se produit : avant de mourir, Il s'écrie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ». L’abandon de Jésus. Voici la souffrance la plus déchirante, c’est la souffrance de l'esprit : à l'heure la plus tragique, Jésus fait l'expérience de l'abandon de Dieu. Jamais auparavant Il n'avait appelé le Père par le nom générique de Dieu. (…) Il crie "le pourquoi des pourquoi". “Toi, Dieu, pourquoi ?”
(…) Et pourquoi en est-Il arrivé là ? Pour nous, il n’y a pas d’autre réponse. Pour nous. Frères et sœurs, aujourd’hui ce n’est pas un spectacle. En écoutant l’abandon de Jésus, que chacun de nous se dise : pour moi. Cet abandon est le prix qu’Il a payé pour moi. Il s’est fait solidaire avec chacun de nous jusqu'à l'extrême, pour être avec nous jusqu'à la fin. Il a connu l'abandon pour ne pas nous laisser otages de la désolation et pour être à nos côtés pour toujours. Il l'a fait pour moi, pour toi, pour que lorsque moi, toi ou n'importe qui d'autre se voit le dos au mur, perdu dans une impasse, plongé dans l'abîme de l'abandon, aspiré dans le tourbillon des nombreux "pourquoi" sans réponse, il y ait une espérance. Lui, pour toi, pour moi. Ce n'est pas la fin, car Jésus est passé par là et Il est maintenant avec toi : Lui qui a souffert la distance de l'abandon pour accueillir dans son amour toutes nos distances. (…) C'est ainsi que le Seigneur nous sauve, à partir de nos "pourquoi". C'est à partir de là qu'Il entrouvre l'espérance qui ne déçoit pas. (…) Dans l'abandon, Il continue à aimer les siens qui l'avaient laissé seul. Dans l’abandon, Il pardonne à ceux qui l’ont crucifié (v. 34). Voilà que l'abîme de nos nombreux maux est plongé dans un amour plus grand, de sorte que toute séparation se transforme en communion.
Préparons notre cœur à recevoir le pardon du Christ dans la sacrement de la Confession.
Publié le 22/03/2024